les prix de l'immobilier en Croatie 2025

Les prix de l'immobilier en Croatie augmentent inexorablement. Des études montrent que 66,3 % des ménages ont du mal à couvrir les dépenses de base. Seules la Grèce, la Bulgarie et la Roumanie sont dans une situation pire. Qu'est-ce qui explique cette tendance et quelles sont les perspectives pour l'avenir ?

Istrie et Kvarner : Les prix les plus élevés du pays

La comitat d'Istrie et le Kvarner font partie des régions les plus chères de Croatie. En Istrie, le prix au mètre carré atteint jusqu'à 3 517 EUR, soit une augmentation de 7,1 % par rapport à l'année précédente. La comitat de Primorje-Gorski Kotar (Kvarner) suit avec un prix de 3 500 EUR par mètre carré, représentant la plus forte croissance en pourcentage du pays avec 12 %.

Au sud du pays, la situation est similaire. Dans la comitat de Split-Dalmatie, le prix moyen est de 3 490 EUR par mètre carré, tandis que dans la comitat de Zadar, il est de 3 390 EUR. La capitale Zagreb n'est pas une exception avec un prix moyen de 3 071 EUR par mètre carré.

L'accessibilité au logement pour le Croate moyen

Selon les dernières données de l'Office national de statistique, le salaire net moyen en Croatie est de 1 324 EUR. Une personne avec ce salaire a une capacité d'emprunt maximale d'environ 570 EUR par mois. Avec un taux d'intérêt de 4 % et une durée de remboursement de 30 ans, elle peut obtenir un prêt de 119 000 EUR, ce qui suffit pour acheter un appartement d'environ 39 m2 à Zagreb.

"Les jeunes en Croatie font face à de sérieux défis financiers lors de l'achat d'une propriété, principalement en raison des prix élevés au mètre carré. Les banques exigent souvent un apport personnel de 10 à 20 %, ce qui représente un obstacle supplémentaire. De plus, la hausse des taux d'intérêt au cours de la dernière année et demie a considérablement augmenté le coût des prêts, réduisant davantage l'accessibilité au logement pour la jeune génération", déclare Yetunde Kristina Škorić, responsable du département des prêts chez kompare.hr.

La Croatie comme l'un des pays les moins abordables pour la location

Selon le projet du Réseau européen d'observation de l'aménagement du territoire (ESPON), la Croatie est l'un des pays les moins abordables pour la location d'appartements dans l'UE. Pour louer une propriété d'une superficie de 100 m² dans les comitats de Dubrovnik-Neretva, Split-Dalmatie et Šibenik-Knin, il faut dépenser plus de deux revenus mensuels moyens.

Dans les comitats d'Istrie, d'Osijek-Baranja, de Krapina-Zagorje et de Zagreb, les coûts de location se situent entre un et deux revenus mensuels moyens. À Zagreb et dans la comitat de Primorje-Gorski Kotar, il faut dépenser 70 à 80 % du revenu mensuel moyen.

Qu'est-ce qui explique la hausse des prix de l'immobilier ?

Les investissements immobiliers sont perçus en Croatie comme une forme d'épargne sûre. Plus de 40 % du parc immobilier du pays n'est pas utilisé pour une résidence permanente. Cela est particulièrement vrai pour la comitat de Lika-Senj, où 51 % des appartements sont inoccupés. Suivent la comitat de Zadar avec 43,1 % et l'Istrie avec 42 %.

Le tourisme réduit significativement le parc immobilier disponible, car de nombreuses propriétés sont utilisées pour des locations à court terme. Les acheteurs étrangers, qui paient souvent en espèces, ont également un impact important. C'est l'une des raisons pour lesquelles les transactions en espèces représentent 55 % des achats immobiliers en Croatie.

En plus de la demande accrue, les prix astronomiques sont également influencés par la crise énergétique et la hausse des prix des matériaux de construction.

Prévisions pour l'année prochaine et augmentation des taxes en 2025

Il est prévu qu'en 2024, la croissance des prix de l'immobilier en Croatie se poursuive, bien que peut-être à un rythme plus lent compte tenu des prix déjà élevés et de l'accessibilité décroissante pour les acheteurs moyens. Un facteur clé sera également l'augmentation prévue des taxes immobilières pour 2025.

L'augmentation des taxes peut avoir un double effet. D'une part, elle peut dissuader certains investisseurs étrangers et spéculateurs, ce qui pourrait conduire à une stabilisation ou même une légère baisse des prix. D'autre part, des taxes plus élevées peuvent peser sur les propriétaires actuels, qui pourraient répercuter ces coûts sur les locataires, aggravant ainsi l'accessibilité au logement.

La situation sur le marché immobilier croate est complexe et influencée par une série de facteurs, y compris la demande nationale et étrangère, le tourisme, les conditions économiques et les changements fiscaux à venir. Pour les acheteurs et investisseurs potentiels, il sera crucial de suivre attentivement ces tendances et de se préparer aux défis possibles en 2024 et au-delà.